Arrivé de bonne heure, je constate que l’endroit est presque désertique. Presque, car ce commissariat n’est jamais désert, certains terminent les derniers rapports de la nuit, d’autres comme moi arrivent pour prendre leur service.
Je me dirige droit vers mon bureau, j’aurais du passer voir June, demander à voir Welsh qu’il m’indique quelle sera mon affaire du jour, mais j’ai préféré filer au 1er étage, histoire d’avoir quelques minutes de répit avant de commencer la journée.
Lorsque j’arrive à mon bureau, je ne peux empêcher mon regard de dévier sur celui à ma gauche, le bureau d’Oprah, anciennement celui de Cole, décédé depuis un peu plus d’un mois maintenant.
Je ne peux m’empêcher de m’en vouloir. Je n’aime pas m’attacher, on me reproche souvent d’être peu sociable, mais lorsque je fais le constat de ma vie, je remarque que les rares personnes pour lesquels je me suis attaché sont aujourd’hui disparues dans des circonstances tragiques. Par chances il me reste une partie de ma famille.
Les yeux fatigués je m’autorise quelques minutes de calme, bien callé dans mon fauteuil, en imaginant la meilleure façon d’éliminer Jake et son mioche. Je n’ai rien contre ma nièce, il m’arrive d’envier Jake d’avoir un enfant, mais si elle était née muette, ça ne m’aurais pas dérangé non plus. Ses cris au beau milieu de la nuit commencent sérieusement à me taper sur le système, ça a beau être mon frère et j’ai beau être flic, un de ces jours je vais finir par commettre un meurtre.
Avalant une gorgée de café, je me décide à rejoindre le bureau du lieutenant welsh, priant pour ne pas croiser Jake.