Une fois rentré... je pense toujours à elle

On arrive à la porte, on sort, je ferme la porte derrière nous. On se tient toujours la main, souriants. On prend l'ascenceur parce que je sens qu'elle n'est pas vraiment motivée par les escaliers à une heure si matinale. Le silence est toujours là. Mais elle sourit. Je me dis que ça va, qu'elle n'a pas été déçue, que tout s'est bien passé. Tant mieux. Je vais faire en sorte que ça dure. J'espère qu'on se reverra vite, enfin vite... genre ce soir, mais bon c'est un peu utopique tout ça... Enfin bref, l'ascenceur s'arrête au rez-de-chaussée et on en sort, toujours silencieux. Après ces plaisanteries, le silence, c'est loin de me plaire. On quitte mon immeuble et c'est là qu'on est sensé se séparer pour rejoindre nos voitures respectives. Je me tourne vers elle, toujours souriant, bien qu'un peu contrarié par son silence pesant.

Tu ne dis rien?

En fait, je n'attendais pas vraiment de réponse. Une question dans le vent, comme d'hab'...

Tout en descendant aucun mot ne fut prononcé, il prit l'ascenseur alors je le suivis docilement. JE souriais, j'avais un air Béat, pourtant le silence pesait, était il decu par la nuit? Je me mordis la levre et m'avanca dans le couloirs, puis je sortis suivit de Shawn, c'est l'heure de se separer.

Bravo qu'elle deduction. Au fait ce soir je vais essayer de faire bouger les filles a aller en boite, donc si ta rien a faire?

Jelui souris tendrement et l'embrasse une derniere fois.

"Bravo, quelle déduction", elle m'avait cassé... Hum, sacrée Alex, va. Pourtant elle avait très vite enchaînée sur une sortie en boîte. Une proposition déguisée? Peut-être. Avec les filles. Pourquoi pas. Elle se sent peut-être plus rassurée quand on n'est pas que tous les deux, qui sait? Pour une fois, ce n'est pas moi qui irait lui demander !

Une sortie en boîte? Pourquoi pas. Je ne sais pas comment va se dérouler ma journée, mais elle sera chargée, alors je t'enverrai un texto pour te dire ce que je fais ! Okay?

Je l'ai embrassée, encore. Toujours souriant. Quand je suis avec elle, j'ai toujours le même sourire béât affiché sur le visage, c'est flagrant.

JE continues a lui sourire betement puis je reponds assez tranquillement tout en priant interieurement pour qu'il vienne.

Ok. On verra cela alors.

Il m'embrasse une derniere fois puis je me recules.

Bon et bien peut etre a ce soir alors.

Je me dirige vers ma voiture , en lui jettant un dernier coucou de la main.

Je la vois partir, elle me fait un dernier signe de la main avant de rejoindre sa voiture garée un peu plus loin dans ma rue. Je la regarde partir, toujours souriant et me décide, moi aussi, à rejoindre mon véhicule. Je marche doucement et me retourne pour voir si Alex est bien partie. J'aperçois sa voiture tourner au coin dans le sens inverse. Je soupire, soulagé, et continue de marcher jusqu'à ma voiture. J'ai perdu mon sourire. Je l'ouvre et entre à l'intérieur. Je mets la clef dans le contact et démarre. Je sais exactement où je dois me rendre... Le feu est rouge, je ralentis et me gratte la tête, un peu stressé. Lorsque le feu passe au vert, je réagis au quart de tour et accélère d'un coup. Quelques minutes plus tard, j'arrive dans un des quartiers les plus malfamés de Philadelphie. Je me gare et descend de ma voiture. Il y a un bar dans cette petite rue. Un bar de malfrats, je commence à le connaître. J'entre et les quelques employés à l'intérieur se tournent vers moi. Le barmaid secoue négativement la tête. "Il t'attend derrière". C'est ce qu'il me dit à chaque fois que je viens, je suis habitué. Je traverse la salle et pénètre dans l'arrière-salle. Un homme assis à son bureau est dans la pièce. Je m'approche et il relève la tête. Il reste silencieux et me fait signe de m'asseoir. Ce genre de situations m'a toujours stressé. J'aurais jamais pu être flic. C'est sûr. Le mec me regarde toujours, dans le blanc des yeux, silencieux. Plus ça va, plus le silence me pèse aujourd'hui. Je sors une enveloppe de ma poche et lui tend. Il la prend, calme et serein, et analyse ce qu'elle contient. Il arbore alors un air satisfait. "Bien". Il ne dit rien de plus et ça n'est pas pour me déplaire. Pourtant il faut que je m'assure qu'il tiendra ses promesses.

Vous ne la fournirez plus... ma soeur?

Il ne me regarde même plus, il a recommencé à tapotter sur le clavier de son ordinateur, comme si je n'étais pas là, son cigare dans la bouche, zen. Comme il ne réagit pas, je réitère ma question.

Je vous ai payé pour que vous arrêtiez de la founir! Vous le ferez?!

Il relève ses yeux noirs vers moi. J'ai haussé le ton et ça ne lui a pas plu... Il ne s'arrête pas au regard noir. Il se lève de sa chaise et se tient droit comme un piquet, devant moi. "Je suis un homme de parole". Il a dit ça sur un ton sec et clair. Apparemment il ne compte pas le répéter une seconde fois... Je me lève aussi et le salue bien bas, histoire de ne pas m'attirer d'ennuis, ce que je fais est suffisamment risqué sans que j'ai besoin d'en rajouter. Je sors du bar, la tête baissée... je ravale ma fierté dans ce genre de moments. Je ne veux pas me facher avec ce gars, il est la dernière chance de ma soeur... il n'est pas question que je gâche tout.